Certaines espèces sont les bienvenues, d’autres non. Voici une petite liste de ce qu’un composteur peut attirer.

Généralité

Un composteur fourmille de vie. Au début se trouve les bestioles détritivores (pour les végétaux et le bois), les bactéries, les cloportes... Puis des nouvelles phases arrivent et l’écosystème change au fur et à mesure…
Chacun son tour agit sur la matière, la dégrade et peut servir éventuellement de petit déjeuner au colocataire suivant.

Tout ce petit monde donne ce que l’on appelle le compost.

Un des cycles important pour la vie du sol est la production du complexe argilo-humique, qui retient les nutriments du sol et évite le ruissellement ou le lavement.
Pour l’obtenir, il faut une production de glomaline par les champignons, qui est utilisée comme liant par les vers de terre qui mélange l’argile et l’humus pour produire ce complexe. D’où l’importance de tout ce vivant et de la diversité sur un principe de biomimétisme (littéralement : imitation du vivant).
Plus d’informations dans l’exposition.

Un compost riche et vivant pourra éventuellement devenir de l’humus riche et fertile qui nourrira le sol sur la durée.
Un compost qui n’a pas ces qualités va se minéraliser et nourrira moins et moins longtemps le sol.

Les rongeurs

Les rongeurs peuvent être attirés. Il fait chaud, il y a de quoi se nourrir et habiter, c’est idéal !

Outre le fait de mettre un grillage anti-rongeur au fond du composteur, on peut vérifier s’il y a des entrées (fentes un peu larges, ces petites bêtes se faufilent dans des petits trous) et remédier à cela. Lors du retournement ou de la distribution, les rongeurs affolés partiront. Il faut au préalable des manipulations bien faire attention à « boucher » les potentielles entrées, pour qu’ils ne retournent pas à l’intérieur aussi rapidement qu’ils étaient partis.

Les mouches et moucherons

Trop d’humidité attire les mouches et moucherons.

Ajoutez du broyat et mélangez-le avec la matière organique, cela est efficace très rapidement.

Les cloportes

Ces petits crustacés terrestres digèrent les matières organiques mortes et accélèrent ainsi la décomposition. Ces bons activateurs de compost sont les bienvenus !

Franco Folini

Les iules

Julida est un ordre de mille-pattes, communément nommés iules, ils sont détritivores, consommant feuilles et bois morts, fruits décomposés, etc. Parfois, ils se nourrissent également de quelques champignons. [1]

Chartmann commonswiki

Les lithobies

Le lithobie est tout comme le iule, de la famille des myriapodes (les milles-pattes).

Son régime alimentaire est composé de cloportes, d’araignées, ainsi que d’autres myriapodes. [2]

Palica

Les vers de terre

Ils peuvent manger jusqu’à leur poids en déchets chaque jour et accélèrent ainsi la décomposition. Ces activateurs de compost sont les bienvenus !

Les gastéropodes

Le mot gastéropode vient de gastros, « ventre, estomac » et podos, « pied », littéralement, celui dont le pied est son ventre. Ainsi, on retrouve les limaces et escargots dans cette classe de mollusque, qui peuvent venir pour décomposer la matière organique.

Les larves de cétoine / larves de hanneton / rhinocéros d’Europe

Les larves de cétoine décomposent le bois.
Les larves de cétoines, de hannetons et celles de rhinocéros d’Europe (plus rares) peuvent se ressembler un peu.
Si les larves de cétoines et celles de rhinocéros d’Europe sont les bienvenues, les hannetons peuvent quant à eux dévastateurs dans les jardins.
Les larves de cétoines et celles de hannetons sont les plus communes, voici comment les différencier.

Isabelle Diana

La larve de hanneton a une grosse tête et un petit derrière (en haut), la larve de cétoine (en bas), c’est le contraire.

Les larves de cétoines sont blanches / grises et celles des hannetons sont jaunes.

Les « invisibles »

De nombreuses autres espèces ont un rôle essentiel, bien que difficilement visibles.

Les bactéries

Les bactéries sont les organismes les plus nombreux. Elles prolifèrent grâce à la présence d’azote contenu dans les biodéchets.

Les champignons

Les champignons peuvent être très variés. Ils apparaissent souvent sous forme de moisissure.
Les moisissures jouent un rôle primordial dans la décomposition des végétaux et la fermentation des aliments.

Les acariens

On trouve plusieurs types d’acariens tels que :

• les oribates qui sont essentiellement mycophages. (Ils consomment de champignons) ;
• les gamasides qui sont des prédateurs...

Les nématodes

Les nématodes sont des vers qui représentent une part très importante de la diversité biologique sur terre. Plus de 3 000 espèces sont actuellement décrites, ils sont bactérivores, détritivores ou micro-prédateurs.
Dans le compost, ils font généralement moins d’un millimètre.

Les collemboles

Les collemboles se divisent en plus de 3000 espèces. Ils font généralement de 2 à 3 millimètres.

Longtemps considérés comme des insectes primitifs ; ils sont aptères et amétaboles (c’est-à-dire dépourvus d’ailes et dont la larvaire ressemble fortement à l’adulte).

Les larves muent, en général, quatre à cinq fois avant de devenir sexuellement matures. On tend à les rapprocher aujourd’hui des crustacés : beaucoup d’espèces ressemblent à de petites crevettes et certains crustacés, comme les talitres, sont également « sauteurs ». Ils étaient déjà présents au Dévonien, il y a environ 400 millions d’années, donc avant les insectes.

Ils contribuent à la dissémination et à la régulation de la microflore du sol (bactéries, champignons) et jouent un rôle majeur dans la circulation des nutriments (azote, phosphore, potassium, etc.), assurant ainsi la disponibilité de nutriments essentiels aux végétaux.

En l’absence de ces animaux, un grand nombre d’éléments resteraient immobilisés au sein de la biomasse microbienne, leur activité de consommation de la microflore stimulant les populations microbiennes et par voie de conséquence la minéralisation de la matière organique du sol. [3]

U. Burkhardt